Tourisme : Noufou COMPAORE, un passionné de la faune

Tourisme : Noufou COMPAORE, un passionné de la faune

 Il est le Secrétaire Général du Consortium des Concessionnaires des Zones de Chasse et Tourisme de Vision du BF, Membre de la Fédération Patronale des Hôteliers et Restaurateurs du BF et Promoteur du Complexe Écotouristique ICHARA de Warmini.

C’est un passionné de la faune et fait partie des burkinabè qui travaillent à l’ombre et qui Veille sans tambour battant à l’éclosion touristique et faunique du Burkina Faso.

Jeune universitaire nanti d’une  maîtrise de chimie-biologie dans les années 80, Noufou COMPAORE puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est retrouvé  à cause de sa passion pour la préservation et la valorisation de notre patrimoine faunique au sein du « ROYAUME DU TROPHÉE » qui regroupe la quasi-totalité des Concessions de Chasse du BF.

D’étudiant à concessionnaire, comment s’est passée la  conversion ? Pourquoi a-t-il accepté de troquer sa veste d’étudiant contre une casquette de concessionnaire de chasse ? A ces interrogations,  Noufou COMPAORE  nous dit tout dans cet entretien.



Son histoire remonte depuis 1988 où de retour d’études, le jeune Noufou se voit obligé de ranger ses diplômes pour respecter la parole de son père Feu El Adji Salif COMPAORE qui fut selon notre interlocuteur, le premier guide de chasse du Burkina Faso.

 « Mon papa El Adji Salif COMPAORE fut le premier guide de chasse du Burkina Faso. Il était le seul dans le domaine et le ministère en charge de l’environnement et de la chasse  l’a approché pour dire ceci : « vous avez la passion pour la chasse. Nous avons un métier qui s’appelle «  Guide de chasse ». Est-ce que vous ne pouvez pas  sensibiliser et convaincre les nationaux sur le patrimoine ?. Il faut bien que nous  le protégions. On a constaté que ceux qui sont là en l’occurrence les expatriés résidant au Burkina tiraient tout azimut sur les bêtes ; ils font la chasse sans se conformer à la réglementation ». 

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 Après que le ministre de l’environnement ait convaincu El Adji Salif COMPAORE (le père de notre invité) pour  sensibiliser et convaincre les nationaux sur la nécessité de préserver le patrimoine national, ce dernier (Adji Salif COMPAORE)  décide alors d’organiser les siens et tous ceux qui avaient en partage l’amour pour la chasse au sein d’un centre de corporation appelé « Royaume du Trophée »

 C’est ainsi qu’à la première année, il a reçu quatre (04) chasseurs. Et en fin d’année, ce que ces 04 chasseurs ont rapporté en termes de devises était énorme et mon père ne s’en revenait pas. Et c’est avec persévérance auprès des Chasseurs nationaux qu’est né le « Royaume du Trophée » qui regroupe donc la quasi-totalité des concessions des zones de chasse.

Avec l’appui de son excellence Feu Salif DIALLO les concessionnaires de chasse ont pu bénéficier de  la mise en place  en  1996 de la réforme de la faune. Et de cette réforme est née une collaboration tripartite  entre l’Etat, les Concessionnaires et les populations riveraines.

 Mais avant d’être concessionnaire,  notre invité a transité par à l’Institut Supérieur Polytechnique (ISP) où il dispensait des cours de travaux pratiques.

« J’étais universitaire avec une  maîtrise de chimie biologie. Après mes études, je suis rentré au pays. J’ai accompagné les Professeurs dans les Travaux Pratiques (TP) à l’Institut Supérieur Polytechnique (ISP) qui a été d’ailleurs mon ancien établissement. . Mais compte tenu de l’insistance de mon papa de venir à ses côtés, j’ai donc abandonné ces cours. Pour accompagner l’activité familiale, j’ai créé l’agence de voyages et de tourisme dénommée  » MEYCOM VOYAGE ».

C’est moi qui étais chargé de voyager en Europe, aux États-Unis et en Asie pour présenter la faune du Burkina Faso avec mes collègues et c’est comme ça que  c’est parti ! »

D’étudiant à concessionnaire,  Noufou COMPAORE n’avait d’autres choix que d’obéir à son père ; car nous dit-il, « entre un père et son fils, « c’est la volonté du père qui doit prévaloir ».



A cette époque, quand le patriarche et par ailleurs, Chef de famille vous dit quelque chose, c’est sa volonté qui doit prévaloir.  Mieux, j’étais en plus le premier fils de mon père.

Loin d’avoir accepté cette mission pour des mobiles économiques, Noufou COMPAORE est convaincu d’un fait :

« Ouais, il faut avoir des idées très larges dans ce domaine et en réfléchissant, se dire que le tourisme au Burkina Faso, est une destination de services.

C’était pour moi une ambition de pouvoir gérer ce  domaine-là. Etre à la fois concessionnaire, agent de voyage et présenter la destination du Burkina Faso. Je vous avoue que c’est un  travail sans répit parce qu’il faut avoir la passion de la faune pour pouvoir exercer ce que nous avons fait ». 

Avec la crise sécuritaire qui sévit depuis 2015, cet amoureux de la faune ne désespère pas. Bien au contraire, il s’agit pour lui d’un combat permanent à travers lequel, il faut développer une certaine résilience pour sauver l’essentiel.

«  La faune, c’est comme une denrée périssable qui est difficilement renouvelable. Et si on ne se met pas dans un cadre de résilience pour sauver l’essentiel,  ce serait regrettable pour les générations à venir. A mon avis, c’est un  combat permanent et c’est ce qui est intéressant..

Noufou COMPAORE avant de prendre congé de notre équipe insiste :

 « 99% des burkinabè ne connaissent pas la richesse de la faune du Burkina Faso. Et si nous ne nous battons pas pour montrer aux générations montantes ce patrimoine,  nous courons à notre perte. Nous avons le devoir de montrer  dans nos écoles, dans les villages et autres l’importance de la faune et de la flore au Burkina. Et notre combat s’inscrit dans ce sens ; c’est-à-dire, pérenniser ce cheptel faunique et de la flore au Burkina ».

 Oui c’est un combat permanent et nous ne devons pas  lâcher prise tant il est vrai comme le dit Pierre Joliot  « Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu ».

Patrick COULIDIATY

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